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Archive for the ‘Mangas et manhwas’ Category

51VVFmu6Y5L__SL500_AA300_Curieusement, plusieurs mangas portent, dans leur traduction française, le titre de Blue. C’est le cas, notamment, du très bon one-shot de Kiriko Nananan. Celui dont je vais vous parler aujourd’hui est un recueil de nouvelles de Naoki Yamamoto, l’auteur de Asatte dance, une série que je suis en train de lire et qui, pour le moment, m’emballe moyennement.

Blue comporte 7 nouvelles, de 20 à 40 pages, qui comptent quelques points communs. Les héros de toutes les histoires sont jeunes : lycéens, étudiants, parfois même collégiens. La plupart d’entre elles ont pour thème principal une histoire de sexe qui vire à l’amour pour l’un des protagonistes. Bien souvent, l’un des personnages semble être manipulé, voire apparaît comme une victime. Mais les faux-semblants sont nombreux et celui qui est manipulé n’est pas forcément le personnage que l’on pensait au départ.

Enfin, le principal point commun de toutes ces nouvelles est qu’elles sont glauques : parmi les thèmes abordés, on trouve la drogue, le chantage, la prostitution, la violence, les sectes, les dictatures, le fantastique. Quasiment toutes m’ont laissé un sentiment de malaise. Et pourtant, je les ai trouvées bien fichues d’un point de vue scénaristique, bien rythmées et conclues de façon percutante. Je reste donc sur des sentiments mêlés, et en cela ce manga m’a fait penser aux romans de Ryû Murakami. Au final, même avec plusieurs jours de recul, je ne saurais dire si j’ai aimé ou pas.

Le dessin fait un peu daté, et pour cause : le manga, quasiment contemporain d’Asatte dance, a déjà plus de 20 ans. Ce qui fait que, comme ce sont apparemment les deux seules oeuvres de Naoki Yamamoto qui ont été traduites en français à ce jour, je me demande comment son style a évolué depuis. Les scènes érotiques m’ont semblé très réussies. Les corps féminins sont particulièrement joliment dessinés. J’y ai trouvé beaucoup de sensualité, même quand les scènes virent à la pornographie.

Blue
Naoki Yamamoto
Editions imho
Pour 16 ans et plus

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Turning point

9782351806623_cgMon goût prononcé pour les mangas de Hinako Takanaga ne vous aura sans doute pas échappé si vous passez par ici régulièrement. C’est pourquoi, bien que son précédent one-shot m’aie relativement déçue, je me suis néanmoins précipitée sur Turning point, sorti le mois dernier. Bien m’en a pris car, si l’intrigue est assez conventionnelle et pas franchement crédible, je n’en ai pas moins trouvé la lecture très agréable. Si Liberty liberty, qui date de 2005, péchait par certains défauts, dans Turning point, publié au Japon 4 ans plus tard, la mangaka semble avoir gagné en maturité et en aisance dans la création d’une trame scénaristique.

Sakuragi est scénariste. Il s’est heurté à des échecs répétés et, bien qu’il s’obstine dans la voie de l’écriture, il a perdu énormément de confiance en lui-même. Hanté par les soucis, il n’arrive plus à dormir, ses nuits consistant en un enchaînement de cauchemars. Alors qu’il a pris quelques jours de vacances pour essayer de se changer les idées, il tombe sur un étudiant qui parcourt le Japon à vélo, et dont l’engin a un problème mécanique qu’il ne sait pas réparer. Cet étudiant, Imamura, s’inscruste dans la voiture de Sakuragi, qui le conduit chez un réparateur. La répararation du vélo demandant  2-3 jours, Sakuragi propose sur un coup de tête à Imamura de l’héberger. Ce dernier, qui est gay, est vite sous le charme de son hôte et lui fait des avances. Sakuragi, bien qu’hétéro, accepte, prêt à tout pour tenter d’oublier quelques heures ses soucis. Plein de honte de ce qu’il a fait, il disparaît au matin. Mais Imamura refuse d’en rester là et fait de son mieux pour se créer une place dans la vie de Sakuragi et, face à sa spontanéité, son naturel et sa gentillesse, l’armure de Sakuragi se fendille.

On peut reprocher au manga que l’évolution des situations professionnelles des deux héros soit un peu dure à gober. On peu également lui reprocher que Sakuragi change brutalement d’orientation sexuelle sans en être particulièrement perturbé et sans se poser de questions, mais il me semble que ça s’explique par le fait que ce n’était pas le propos de la mangaka. Celle-ci s’est principalement concentrée sur ce que les deux personnages s’apportent mutuellement et sur l’évolution de leur relation et leur évolution personnelle. Et c’est quelque chose que je trouve qu’elle réussit bien. L’aspect psychologique est beaucoup plus cohérent que dans Liberty liberty. Bien que le récit soit concentré en un seul tome, Hinako Takanaga a réussi à faire des personnages aussi fouillés que dans ses séries, et a développer son propos de façon harmonieuse et sans à-coups.

Peu de sexe dans ce manga, le propos de l’auteur étant ailleurs. Néanmoins on y retrouve la patte habituelle d’Hinako Takanaga : des personnages attachants et humains, beaucoup de sensibilité, de l’humour. Et, comme toujours, j’adore la façon dont elle dessine ses personnages. Je leur trouve beaucoup de charme, et en dépit du peu de passages érotiques, beaucoup de sensualité.

Cette fois encore, j’attends son prochain manga avec impatience.

Turning point
Hinako Takanaga
Taifu comics
Collection yaoi
Pour public averti

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Je n’arrive pas à comprendre que l’éditeur n’ait pas traduit le titre de cette série en français, ou, tout du moins, n’ait pas repris le titre anglais tel quel, plutôt que d’y inclure une faute de grammaire monstrueuse, mais passons…

J’ai déjà eu l’occasion par deux fois de vous parler d’Hinako Takanaga, à propos de la série Little butterfly et du one-shot Liberty liberty, et de vous dire qu’elle est ma mangaka préférée pour les yaoi. The tyrant who fall in love est la série avec laquelle je l’ai découverte, et celle que j’aime le mieux.

Ce manga fait suite à Rien n’est impossible, qui a été la première série publiée par Hinako Takanaga, en 1997 (elle est parue en 2010 en France). Rien n’est impossible raconte l’histoire d’un jeune étudiant naïf, Tomoe Tatsumi. Celui-ci, alors qu’il se rend à un concours d’entrée dans une université, rencontre par hasard un employé, Mitsugu Kurokawa, qui lui propose de l’héberger pour la nuit. Par chance, le naïf Tomoe est tombé sur quelqu’un de bien mais, lorsqu’il accepte de loger chez Kurokawa pour étudier à Tokyo, il ne s’attend pas à l’engrenage dans lequel il a mis le doigt : Kurokawa est tombé amoureux de lui et ambitionne de lui faire partager ses sentiments. Comme dans beaucoup de mangas, les parents de Tomoe sont absents : la mère est morte et le père est en voyage à l’étranger. Cependant, Tomoe a un grand frère bien décidé à le protéger, Sô-Ichi, irascible, autoritaire et homophobe. Il n’aime pas du tout Kurokawa et fera son possible pour le séparer de son petit frère, en vain. Sô-Ichi, étudiant-chercheur, s’épanche souvent auprès de Tetsuhiro Morinaga, qui étudie dans la même université et l’assiste dans ses recherches. Il ignore que Morinaga est homosexuel et secrètement amoureux de lui depuis des années. Un jour, ce dernier n’y tient plus et embrasse Sô-Ichi. Cet épisode se déroule à la fin de Rien n’est impossible

The tyrant who fall in love, publié à partir de 2005 au Japon et de 2010 en France, est centrée sur Sô-Ichi et Morinaga, bien que les autres personnages de Rien n’est impossible y fassent quelques apparitions. L’histoire débute un an plus tard, année pendant laquelle Sô-Ichi a décidé de faire comme si de rien n’était et d’oublier ce qui s’était passé. Mais un ami de Morinaga, lassé que celui-ci souffre sans espoir, lui donne un flacon contenant une boisson aphrodisiaque. Morinaga hésite à le jeter, et finit par l’oublier au fond d’un placard. Un soir de beuverie, Sô-Ichi fouille dans les affaires de Morinaga, déniche la bouteille et la boit. Morinaga hésite, puis décide de profiter de cette occasion inespérée pour abuser de son ami. Evidemment, le lendemain Sô-Ichi et furieux et, dans sa colère, déclare à Morinaga qu’il ne veut plus le voir. Celui-ci décide de quitter l’université pour essayer d’oublier Sô-Ichi. Mais (il y a forcément un mais, sinon il n’y aurait pas de série!) Sô-Ichi se rend compte au bout de quelques jours qu’il ne veut pas perdre celui qu’il considère comme son ami. Il le retrouve et lui demande de rester, et consent pour cela à lui accorder quelques faveurs.

C’est ainsi que débute pour Morinaga un nouveau calvaire, Sô-Ichi continuant à se montrer, la plupart du temps, distant et odieux. De son côté, Sô-Ichi se pose des questions existentielles et fait tout son possible pour éviter de se le poser et, plus encore, d’avoir à y apporter des réponses.

Ce que j’aime bien chez Hinako Takanaga, c’est qu’elle fait un effort pour créer des intrigues qui tiennent la route et qui soient plausibles, et qu’elle s’intéresse à la psychologie de ses personnages. Il n’est pas question pour Sô-Ichi de retourner brutalement sa veste : il est confronté à un dilemme, entre perdre son ami et accepter un amour qui lui répugne, et c’est une situation douloureuse pour lui, qu’il s’efforce d’évacuer.

Autre point que j’apprécie : elle joue avec les codes habituels du yaoi. Sô-Ichi, coléreux et tyrannique, correspond au stéréotype du seme (partenaire actif) tandis que Morinaga, patient, attentionné et dévoué, correspond à celui du uke (partenaire passif). Et pourtant, lorsqu’il s’agit de sexe, les rapports s’inversent complètement, Sô-Ichi, avec ses cheveux longs, étant même dessiné sous une apparence plus effeminée, tandis que Morinaga, qui prend de l’assurance lorsqu’il se laisse guider par ses désirs, est diablement sexy. Ai-je déjà dit que j’aime beaucoup la façon dont Hinako Takanaga dessine ses personnages, Morinaga étant pour le moment, à mes yeux, le plus réussi toutes séries confondues?

Outre le soin apporté à la dimension psychologique, j’aime le mélange d’humour et de sensualité des mangas de Hinako Takanaga. Si certains de ses mangas sont très chastes et très fleur bleue, comme Rien n’est impossible, qui ne m’avait pas emballée, l’érotisme est beaucoup plus présent dans d’autres, tels que The tyrant who fall in love. Même si les scènes de sexe sont beaucoup moins explicites et perverses que chez d’autres mangakas que j’ai pu lire, et sont souvent empreintes de tendresse et de fraîcheur, elle est cependant l’un des auteurs de yaoi que je trouve le plus érotique, car elle excelle, à mes yeux, à créer et entretenir une tension sexuelle.

L’histoire de Sô-Ichi et Morinaga a pris fin avec le huitième tome de The tyrant who fall in love, qui est sorti en juillet. Néanmoins, dans la postface, l’auteur annonce que, si ce tome marque la fin de la série, elle n’en a pour autant pas fini avec ses deux héros, et j’attends avec impatience de pouvoir lire la suite de leurs aventures! En attendant, j’ai repéré que la publication d’un one-shot de Hinako Takanaga, Turning point, est annoncée pour le mois d’octobre et j’espère y trouver de quoi satisfaire mon côté midinette!

The tyrant who fall in love
Hinako Takanaga
Editions Taifu Comics
Collection Yaoi
8 volumes (série finie)
Pour public averti

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Jung Kyung-a est diplômée d’histoire. Elle a néanmoins fait carrière en tant que scénariste de dessins animés et auteur de bandes dessinées. C’est l’intervention américaine en Irak, en 2003, qui l’amène à s’interroger sur le rapport entre la guerre et les femmes. C’est ainsi qu’elle en est venue à travailler sur celles qu’on a appelées les « femmes de réconfort », ces femmes, parmi lesquelles beaucoup de coréennes, prostituées de force dans des bordels à l’usage des militaires japonais.

Le résultat de ses recherches est ce manhwa (bande dessinée coréenne) de plus de 250 pages, qui est apparemment suivi d’un deuxième tome qui n’a pas l’air d’avoir été publié en France ni de devoir être publié dans un futur proche. Ce premier volume m’a semblé un OVNI car je n’avais jamais eu une telle bande dessinée entre les mains.

Le manhwa est divisé en 3 parties, de longueurs inégales. La première, sorte de chapitre introductif, est centré sur une hollandaise. Elle permet d’aborder différents thèmes :
– comment les rescapées ont commencé à se faire entendre dans les années 90s et à réclamer que l’Etat japonais reconnaisse leur existence et sa responsabilité,
– la difficulté pour ces femmes de révéler le secret honteux qu’elles ont porté en elles pendant 50 ans, n’osant pas même en parler aux membres de leur famille,
– le fait que, non seulement des asiatiques ont été concernées, mais que des occidentales qui vivaient dans les colonies hollandaises conquises par les japonais, ont été déplacées des camps de prisonniers où elles étaient détenues pour être enfermées dans ces bordels à l’usage exclusif des militaires japonais.

La seconde partie, qui constitue l’essentiel de l’album, s’appuie sur l’ouvrage de Aso Tetsuo, un médecin militaire chargé d’examiner les jeunes filles et jeunes femmes qu’on envoyait dans ces bordels, Méthode de prévention active des maladies vénériennes. En utilisant ce médecin comme fil conducteur, l’auteur dresse une chronologie, montrant que la pratique ne date pas de la seconde guerre mondiale mais remonte aux débuts de l’expansionisme japonais. Elle montre comment l’organisation des « maisons de réconfort » a évolué et s’est structurée, et décrit les conditions inhumaines dans lesquelles ces jeunes filles étaient détenues et violées à longueur de journée. Elle développe également les différentes techniques de recrutement de l’armée : promesse fallacieuse d’un travail, menaces et enlèvements.

La troisième partie, aussi courte que la première, dresse le portrait d’une de ces femmes à travers un séjour qu’elle a effectué dans sa famille, au cours duquel l’auteur l’a accompagnée.

La transition entre les parties est constituée d’intermèdes assez étranges, dans lesquels des amies de l’auteur font des commentaires sur son manhwa et qui sont ponctués d’interventions d’un personnage représentant Yun Mi-Hyang, secrétaire générale du Conseil coréen pour les femmes enrôlées de force comme esclaves sexuelles au service de l’armée japonaise, qui précise des définitions et des faits historiques.

Dans chacune des trois parties, une couleur vient s’ajouter au noir et blanc dans les dessins. J’ai lu le manhwa tard le soir, à la lumière artificielle, et j’avais cru qu’il était en noir et blanc. Ca m’a fait tout drôle de découvrir, le lendemain, les couleurs à la lumière du jour. Du coup, je l’ai reparcouru complètement. La première partie est agrémentée de tons de vert/kaki qui m’ont évoqué les uniformes militaires. La seconde est dominée par des tons de rouge et de rose, dans lesquels je vois à la fois la couleur du sexe et de l’érotisme, et celle du feu et de la mort. Dans la dernière enfin, on trouve du jaune et de l’ocre. Je ne sais comment l’interpréter mais j’ai vu dans ces couleurs lumineuses de l’espoir.

Dans l’ensemble, la forme du manhwa m’a complètement déroutée. Les dessins sont très simples, très naïfs, peu de décors. Parfois des photos, reproduites telles quelles ou redessinées par l’auteur. Tout est très factuel : des cartes, des plans, des citations. Ca m’a fait penser à un cours d’histoire qui aurait été retranscrit sous forme de fiches pour que l’essentiel soit facilement assimilable et mémorisable. Ce qui ne veut pas dire que l’album soit indigeste, bien au contraire! Déjà, il est très aéré, et le ton, toujours très pudique, est souvent naïf, presque enfantin, et rempli de traits d’humour. Au début j’ai trouvé étonnant ce contraste entre le sujet et la façon dont il est abordé. Avec le recul, ça me semble une très bonne idée. D’une part, ça permet à l’auteur de garder une certaine distance, d’être factuelle et non accusatrice. D’autre part, je pense que la lecture m’aurait sans ça paru insoutenable.

Si elle s’intéresse bien évidemment à la condition des femmes, à travers le destin tragique de ces « femmes de réconfort », ce sont les guerres que Jung Kyung-a entend dénoncer, d’où l’apparition dans une case de G.W. Bush. Ainsi, elle condamne également les pressions qui étaient exercées sur les soldats pour qu’ils fréquentent les « maisons de réconfort ». Les officiers vérifiaient parfois que les soldats passaient bien à l’acte. Cela faisait partie de leur apprentissage et des valeurs qu’on voulait leur inculquer pour faire d’eux des guerriers. Elle évoque également le fait que à la fin de la guerre, des « maisons de réconfort » ont été créées à l’intention des soldats alliés, dans le but de préserver les japonaises.

J’ai appris énormément de choses en lisant ce bel album. S’il m’a déroutée au départ, je le trouve, avec le recul, très bien fait et je ne saurais trop vous le conseiller si le sujet vous intéresse et que vous en voulez une première approche.

Cette lecture constitue ma deuxième participation au défi Images du Japon de Kaeru.

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Liberty liberty

Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire ici, Hinako Takanaga est ma mangaka préférée dans le domaine des yaoi. C’est dire si j’attendais avec impatience ce nouveau manga (enfin, tout est relatif, puisqu’il a été publié au Japon en 2005), d’autant plus qu’il s’agit d’un one shot. J’étais contente qu’un nouveau manga vienne m’aider à patienter en attendant la sortie des nouveaux volumes des séries que j’ai en cours, sans que j’aie à m’embarquer dans une série de plus.

Itaru se réveille dans des poubelles avec une affreuse gueule de bois. Kôki, cameraman pour une chaîne de télévision locale, est en train de le filmer. De colère, Itaru casse sa caméra. Lorsque le jeune homme s’éveille à nouveau, il est au domicile de Kôki, qui a pris soin de lui, mais qui lui demande de rembourser le prix de la caméra cassée. Itaru, qui a abandonné ses études à la suite d’une déception et n’ose plus se présenter chez ses parents, n’a ni logement ni travail. Il s’accroche donc à Kôki qui cache sa gentillesse sous des airs bourrus. Peu à peu, Itaru se sent de plus en plus attiré par son hôte, et s’inquiète des sentiments que celui-ci peut encore nourrir envers son ex, Kurumi, qui, sous l’apparence d’une jeune femme ravissante et à l’enthousiasme communicatif, s’avère en fait être un homme.

Comme vous l’aurez deviné à la lecture de cette présentation, on se retrouve ici avec le classique triangle amoureux. Hinako Takanaga s’efforce cependant d’apporter un peu d’originalité à l’affaire. Si Itaru est un uke assez typique (je vous renvoie, pour la définition des termes barbares,  à mon billet sur l’essai Homosexualité et manga : le yaoi) : naïf, serviable et plutôt cruche, il s’avère cependant également courageux et volontaire. De plus, il n’hésite pas à prendre des initiatives face à Kôki qui est un seme étonnamment passif. Par ailleurs, la mangaka essaie de développer le contexte autour de l’histoire d’amour qu’elle nous raconte. Il est, en effet, question dans le manga des difficultés économiques rencontrées par les personnages qui font vivre la petite chaîne de télévision locale pour laquelle travaillent Kôki et Kurumi. Quant à Itaru, il ne se contente pas de tomber amoureux mais retrouve peu à peu le courage et la motivation de remonter la pente et reprendre confiance en lui. Malgré tout, ça reste assez léger. Je pense que le manga aurait gagné à être en plusieurs tomes. Hinako Takanaga aurait eu ainsi plus de temps pour développer le contexte et donner plus de profondeur psychologique à ses personnages, alors qu’elle ne fait qu’esquisser. Le fait que j’ai lu ce manga juste après le tome 10 de Bakuman, volume qui m’a semblé particulièrement passionnant d’une série très riche, n’a pas joué en sa faveur. Néanmoins, j’ai été déçue car j’ai trouvé dans Liberty liberty moins de substance et d’originalité que dans d’autres séries du même auteur.

L’autre facteur qui a certainement joué est que l’un des points forts, à mes yeux, de Hinako Takanaga est la charge érotique qu’elle arrive à insuffler dans les scènes de sexe, même lorsque celles-ci restent relativement sages. Or, en dépit de la mention « Pour public averti » qui figure sur la couverture, Liberty liberty est une histoire purement fleur bleue, totalement dépourvue de sexe. Ceci rend,  à mon goût, le manga bien moins intéressant. Cette lecture est donc pour moi une relative déception. Heureusement, je viens d’apprendre que le huitième et avant-dernier tome de ma série favorite, The tyrant who fall in love, sortira fin juillet, ce qui m’a instantanément remonté le moral!

Liberty liberty
Hinako Takanaga
Taifu comics
Collection Yaoi

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Little butterfly

Il faut bien avouer que la production de yaoi, ou tout du moins ce qui est publié en France, brille rarement par son intérêt et son originalité. Parmi ces mangas trop souvent décevants pour la lectrice grincheuse que je suis, ceux de Hinago Takanaga, frais et naïfs sans être niais, sortent, à mon sens, clairement du lot. Si je n’ai pas tellement accroché à Rien n’est impossible, trop mièvre à mon goût, je suis en revanche Silent love et, surtout, The tyrant who fall in love avec plaisir. J’ai également bien aimé Little butterfly, dont le troisième et dernier tome est sorti le mois dernier.

Bien que figure sur chacun des volumes la mention « Pour public averti », c’est un manga très soft. Cela correspond à une volonté de l’auteur, du fait du jeune âge des deux héros : ce sont deux adolescents en dernière année de collège. Ce qui m’a paru original dans le manga et que j’ai trouvé intéressant, c’est sa tonalité sombre. En effet, si le blondinet des couvertures, Kojima, est un garçon extraverti, bien dans ses baskets, bien intégré dans sa classe et choyé par ses parents, l’autre, Nakahara, mène une existence beaucoup plus difficile. De son père, qui a fait un mariage d’argent et qui voit sa femme et son fils comme des fardeaux, comme de sa mère, déçue dans les grandes ambitions qu’elle avait pour son fils, adepte d’une secte et qui a des troubles mentaux, il ne reçoit que de l’indifférence et des reproches, voire même des coups.

Kojima, intrigué par ce garçon silencieux qui ne se lie avec personne, profite d’un voyage scolaire pour entrer en contact avec Nakahara. Au début, il est pour lui une source de problèmes, puisqu’il fiche en l’air le plan soigneusement élaboré par Nakahara pour fuguer et laisser derrière lui le Japon et sa famille. Mais, très vite, les deux garçons deviennent amis, avant de découvrir qu’ils éprouvent l’un pour l’autre de tendres sentiments. La série couvre leur dernière année de collège. Tandis que Nakahara va pousser Kojima à se dépasser sur le plan scolaire, le soutien de ce dernier va encourager son ami à s’affranchir de ses parents et de l’étau de culpabilité dans lequel il étouffe, et à s’autoriser à faire des projets d’avenir. Bref, tous deux vont apprendre et grandir.

En parallèle à cette maturation intellectuelle se produit en eux un éveil des sens et une prise de conscience de leurs désirs. Le manga est néanmoins beaucoup plus tendre qu’érotique et seul le dernier volume contient des scènes un peu chaudes. Par ailleurs, l’un des points forts d’Hinako Takanaga est qu’elle arrive, du moins à mon goût, à être plus sensuelle que d’autres mangakas qui montrent beaucoup plus de choses, en jouant sur la suggestion et sur la tension érotique entre les partenaires et non sur des pratiques spectaculaires. Pour ces raisons, je ne me suis sentie à aucun moment mal à l’aise du fait du jeune âge des personnages, chose sur laquelle j’aurais pourtant pu buter. La sexualité s’introduit dans leur relation de façon naturelle et avec beaucoup de délicatesse. C’est mignon, pas malsain.

Même si ça reste un yaoi qui obéit bien aux canons du genre, l’aspect sensuel n’est malgré tout que relativement secondaire dans cette série qui, si elle n’est pas impérissable, offre suffisamment d’intérêt, du fait de l’histoire de Nakahara, pour occasionner une lecture de détente agréable.

Little butterfly
Hinako Takanaga
Taifu Comics
3 volumes (série finie)

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Ludwig II

J’avais déjà eu l’occasion d’évoquer ici il y a quelque temps You Higuri à travers l’un de ses mangas, Gakuen heaven. La mangaka, qui aime l’histoire et la culture occidentale, est également très connue pour Cantarella, série toujours en cours inspirée par César Borgia, et pour Ludwig II, librement adaptée de la vie du roi Louis II de Bavière. Cette dernière série étant actuellement épuisée en France, je me suis jetée dessus quand je l’ai repérée dans le vide-bibliothèque de Kaeru. Ce n’est d’ailleurs pas la seule série qui m’a inspirée dans son vide-bibliothèque, puisque je me suis livrée à une véritable razzia sur les mangas et livres qu’elle proposait!

You Higuri a très visiblement fait des efforts de documentation pour dessiner cette série en 3 tomes, qui a été publiée au Japon de 1996 à 1998. Elle raconte dans les pages bonus du manga les déplacements qu’elle a effectués en Europe sur les traces de son héros, s’est inspirée de plusieurs ouvrages de photographies, et elle s’est renseignée non seulement sur la biographie du roi, mais également sur les événements politiques de l’époque, et notamment la construction de l’Allemagne, sous l’égide de la Prusse, sur l’impulsion du chancelier Bismarck. Cela lui permet de sortir de la caricature qui veut que Ludwig II se soit totalement désintéressé des affaires politiques et de montrer qu’il agissait au contraire avec beaucoup de clairvoyance et de sagesse.

Cependant, il s’agit d’un yaoi et non d’une biographie. La mangaka s’en tient donc sur certains aspects aux images d’Epinal plutôt que de rendre compte de la réalité. Par exemple, il était bien plus romanesque de peindre une duchesse Sophie éperdument amoureuse de son cousin Ludwig et d’imputer la rupture de leurs fiançailles à l’homosexualité (réelle ou supposée, je ne prendrai pas parti là-dessus connaissant mal le personnage) du roi plutôt que de relater la façon dont les événements se sont réellement passés, à savoir que les fiançailles se sont conclues sous la pression des familles alors qu’il n’existait rien de plus que des liens amicaux entre Sophie et Ludwig. Quant à la rupture des fiançailles, Ludwig l’a en fait réclamée en raison de l’inclination qu’éprouvait Sophie pour un photographe, inclination qui poussa la famille de celle-ci à la marier rapidement au duc d’Alençon afin d’éviter un scandale. Il faut dire que l’histoire de ce roi atypique, mort à 41 ans, mécène de Wagner et qui a principalement laissé derrière lui des châteaux de contes de fées, est propice à inspirer des récits romanesques.

En tant qu’oeuvre de fiction, en dépit de quelques maladresses, Ludwig II ne tient pas si mal la route. La mangaka a essayé de rendre compte de ce qu’elle avait perçu de la personnalité du roi, et de ce qu’elle a ressenti, car visiblement le destin de son héros ne l’a pas laissée insensible. Elle a donc insisté sur son amour pour la beauté, sa passion pour les légendes moyenâgeuses mises en musique par Wagner, son romantisme. Malheureusement, elle y va parfois avec de gros sabots. Les autres personnages ne sont pas développés ou sont assez stéréotypés, la palme revenant au favori du roi, Richard Hornig, qui réunit toutes les caractéristiques du personnage type de yaoi : amour, naïveté, pureté, dévouement. Certains personnages, tels le comte Holnstein, sont assez ambigus. Ce n’est cependant pas parce qu’ils sont complexes mais parce qu’ils manquent de profondeur et que le lecteur ignore quelles sont leurs intentions et motivations réelles. J’ai toutefois une petite tendresse pour l’impératrice Elisabeth d’Autriche, belle et insaisissable, mais je crois que c’est parce que j’aime bien l’original. Pour ce qui est des événements, là non plus ce n’est pas parfait. Certains développements de l’intrigue paraissent invraisemblables, d’autres sont un peu confus et auraient mérités d’être mieux expliqués. Et j’ai été un peu énervée par l’adaptation française qui manque parfois de rigueur. Le nom du château de Neuschwanstein est par exemple écorché 9 fois sur 10.

Malgré ces points négatifs, le manga n’est toutefois pas mauvais, surtout pour un yaoi. Il y a du rythme, de l’humour, de l’action. Elle a su créer des personnages attachants aux aventures desquels je me suis intéressée. C’est un manga qui n’est pas creux, l’auteur a essayé d’y mettre une certaine substance. Elle s’en sort plutôt bien avec la chronologie, qu’elle arrange évidemment un peu à sa façon : elle a introduit des événements fictifs qui présentent un intérêt dramatique et accrochent le lecteur, et a réussi à les lier avec les événements politiques du temps. Et j’ai apprécié la façon dont elle introduit la folie dans l’existence de son héros, qui confère au manga un côté mystérieux et fantastique. De façon générale, je trouve qu’elle s’en est plutôt bien sortie avec les points de la vie du roi qui ont fait débat : la réalité de sa folie et les circonstances de sa mort, puisqu’elle a trouvé des solutions qui lui évitent de prendre ouvertement parti.

Mais l’atout principal de You Higuri est à mes yeux le dessin. Si j’ai été un peu déçue parce que je m’attendais à ce qu’il y ait plus de décors dans le manga, j’aime beaucoup la façon dont elle dessine les personnages, que je trouve très beaux. Si le manga n’est clairement pas à laisser entre toutes les mains, il n’est pas à proprement parler érotique. Les orgies auxquelles se livre le roi et les tourments qu’il inflige à Hornig ne sont évoqués que rapidement, par une image ou deux, elle ne s’appesantit jamais dessus.

Etant restée sur une impression franchement mitigée avec Gakkuen heaven, j’étais curieuse de lire Ludwig II pour ma culture générale (on m’a dit récemment que j’avais une conception particulière de la culture générale!) mais je n’en attendais pas grand chose. C’est donc pour moi une heureuse surprise, car la lecture en a été plutôt plaisante.

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A l’origine, je comptais faire un billet par manga et puis, comme je n’ai pas forcément grand chose à dire sur certains, j’ai pensé que je pouvais aussi bien faire un tir groupé. Voici donc une partie de mes lectures de ces derniers mois.

Me and you… The naughty

L’entreprise de Narushima est au bord de la faillite. Celui-ci n’a donc d’autre choix que de solliciter l’aide d’un groupe financier. Il réalise avec surprise que son interlocuteur, Soushi Isami, n’est autre que son demi-frère, qui lui a servi de souffre-douleur dans leur enfance. Soushi accepte de l’aider mais chacun des versements que sa société effectuera en faveur de celle de  devra être la contrepartie d’un règlement en nature.

Les deux premiers chapitres proposent du sexe assez pimenté et pas franchement consenti, sur fond de chantage (grosso modo, les lectrices qui ont été choquées par le viol sur lequel s’ouvre la série Viewfinder seraient avisées de faire l’impasse sur ce manga). Mais ensuite le ton change complètement. On se retrouve dans une histoire romantique excessivement sirupeuse avec des péripéties abracadabrantes et une intrigue qui repose presque uniquement sur la jalousie des deux partenaires.

Ce scénario très faible et quasi-inexistant n’est qu’un prétexte pour lier entre elles un enchaînement de scènes de sexe, qui sont très chaudes. Ce qui m’a étonnée et qui, à mes yeux, constitue la principale originalité du manga (je n’irais pas jusqu’à dire l’intérêt), c’est que la partie de l’anatomie des personnages qui est d’ordinaire floutée… l’est assez peu, ce qui fait que les images laissent peu de place à l’imagination. Je ne recommanderais donc le manga que pour qui cherche une histoire érotique entre garçons… et encore, le manga serait plus émoustillant s’il montrait moins et suggérait plus. A mon goût, tout du moins.

Me and you… The naughty
Piyoko Chitose
Tonkam
One shot
Réservé aux plus de 18 ans

I.D.

Un jeune policier est envoyé en guise de bizutage pour son premier jour porter un paquet à un scientifique de l’institut médico-légal. Ce dernier, plutôt dragueur, tombe aussitôt sous le charme du jeune homme, se lance dans un jeu du chat et de la souris avec lui et s’incruste dans les enquêtes auxquelles il participe.

On change ici totalement de registre avec une sympathique bluette très soft. Le scénario n’est cependant là encore pas excessivement palpitant. Les enquêtes policières ne servent que de décor à l’histoire amoureuse et sont plutôt bâclées. Il s’agit d’un manga plutôt humoristique dont l’humour repose essentiellement sur le personnage du scientifique. Si le premier tome m’a fait quelque fois sourire, le deuxième tome m’a paru assez plat et je me suis un peu ennuyée en le lisant. A mon avis, un one shot aurait été suffisant. C’est un manga sympathique mais pas franchement indispensable.

I.D.
Akira Kanbe
Taifu Comics
Collection yaoi
2 tomes (série finie)

Aijin incubus

Fujimaru est un lycéen ordinaire, qui fantasme sur les idoles et rêve de sortir avec une fille. Soudain un démon, un incube, Rei, débarque dans sa vie, ou plutôt dans ses rêves. Il se nourrit du plaisir des humains et a besoin de Fujimaru pour pouvoir à nouveau s’incarner. Le garçon tente de lutter mais ne fait pas le poids. Peu après, deux autres lycéens lui proposent de rejoindre leur club de l’occulte et lui proposent leur aide pour tenter un exorcisme.

 Je vais tout de même pouvoir terminer sur une note positive! Même si j’aurais préféré que le héros soit un poil plus âgé, j’ai beaucoup aimé ce manga qui est plein d’humour. Les fantasmes que Rei suscite à Fujimaru et les relations plus charnelles entre le démon et sa victime sont aussi émoustillantes qu’amusantes. Le cocktail des deux est plutôt réussi.

Le seul souci, c’est que, alors que la série comporte un troisième tome, Taifu Comics n’en a publié que deux et annonce la série comme finie. J’ai bien peur de devoir être contrainte de chercher le troisième tome en lecture sur le net…

Aijin Incubus
Rize Shinba
Taifu Comics
Collection yaoi
2 tomes (3 tomes parus au Japon)
Réservé à un public averti

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Gakuen heaven

Le lycée Liberty Bell est un endroit à part. Situé sur une île artificielle seulement accessible par un pont, cet établissement pour garçons est totalement gratuit et financé par un groupe de sociétés qui garantit aux élèves un emploi à leur sortie du lycée. Bien que tous les élèves aient pour caractéristique commune d’avoir un don particulier dans une matière sportive, artistique ou intellectuelle, le seul moyen d’y être admis est de recevoir le « platinum paper », lettre d’invitation à s’inscrire émise par le lycée.

C’est cette lettre que reçoit un beau jour à sa grande stupéfaction le jeune Keita Ito, qui n’est doué d’aucun talent particulier, si ce n’est celui d’avoir une chance insolente. Cependant sa grande gentillesse va lui permettre de gagner rapidement le cœur des autres élèves. Si bien que, lorsque le conseil d’administration du lycée, s’étant rendu compte de son erreur, veut renvoyer Keita, les élèves s’ingénient à trouver le moyen de le faire rester.

Chacun des volumes a pour thème la relation amoureuse entre Keita et l’un des élèves (bah oui, c’est encore un yaoi). Volage, ce garçon ? Eh non ! Les histoires ne se succèdent pas dans l’ordre chronologique mais présentent différentes versions possibles des événements. En quelque sorte, elles pourraient se situer dans des univers parallèles.

Cette structure particulière est due au fait que, à la base, Gakuen Heaven est un jeu de drague (ou dating sim – sorte de manga interactif dans lequel le joueur incarne un personnage qui doit développer avec d’autres personnages des relations romantiques ou plus) sorti au Japon sur PC en 2002, puis sur PS2 l’année suivante. Le succès remporté par le jeu lui a valu d’être adapté en série animée et, donc, en manga, par You Higuri. Célèbre mangaka qui a d’ordinaire une prédilection pour les séries historiques, elle est connue en France notamment pour Ludwig II (adaptation libre de la vie de Louis II de Bavière) ou Cantarella (inspiré de l’histoire de César Borgia).

Dans le jeu, Keita a le choix entre une dizaine de partenaires potentiels. Il aide chacun d’entre eux à surmonter son problème et sa personnalité s’adapte un peu en fonction du partenaire. Comme on retrouve la plupart des personnages du jeu dans le manga, celui-ci foisonne de personnages secondaires pas forcément indispensables et au milieu desquels on se perd, mais qui occuperont peut-être tour à tour des places centrales dans des volumes encore à paraître ? De même, les personnalités des personnages sont assez peu développées, ce qui fait que les histoires sont relativement télescopées. Et, de toute façon, le scénario n’est pas crédible une seconde.

L’intérêt de l’histoire est donc franchement très moyen. Malgré tout…ça se lit… enfin, un peu, du moins. Pas toute la série, quand même! C’est gentillet, amusant mais surtout… les personnages sont plus beaux les uns que les autres, tous dans des genres différents. Bah quoi ? Z’avez jamais craqué sur Nicky Larson ?

Parmi les 4 tomes que j’ai lus, c’est le tome 2 qui a ma préférence. Le personnage central y est le vice-président du conseil des élèves, Hidéaki Nakajima, sérieux, glacial, mais un chouille pervers. C’est d’ailleurs dans ce tome (qui, de façon amusante, est le seul qui ne soit pas indiqué comme interdit aux moins de 16 ans dans mon édition), qu’on trouve les scènes les plus chaudes…enfin les plus explicites, quoi.

Le quatrième tome m’a paru encore moins indispensable que les précédents. La mangaka, dans son petit mot de la fin, dit elle-même que ce qu’on lui a commandé cette fois, c’est une histoire guimauve, et la guimauve ne me passionne pas. Je vais donc, pour ma part, en rester là de la série.

Gakuen Heaven
You Higuri
Tonkam
Collection Boy’s love
4 volumes parus (série en cours)

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Kyoichi Otomo est un trentenaire, marié. Il découvre un beau jour que sa femme a demandé une enquête sur ses aventures extra-conjugales. Le détective chargé de cette mission n’est autre que Wataru Imagasé, un ancien copain de fac de Kyoichi, qui accepte de faire disparaître les preuves qu’il a trouvées en échange d’un baiser… un peu poussé. Malheureusement, les choses se compliquent rapidement pour Kyoichi : sa femme demande malgré tout le divorce et Imagasé lui avoue avoir toujours été amoureux de lui, ce qui perturbe grandement Kyoichi, qui est farouchement hétéro. 

Le scénario de ce manga de Setona Mizushiro (également connue en France pour L’infirmerie après les cours, Black rose Alice ou Heartbroken chocolatier) est classique et pas excessivement original. Il est vrai que les yaoi brillent rarement par leur originalité… Mais ce qui est intéressant et qui fait que ce manga mérite d’être lu, c’est que la mangaka se permet de jouer un peu avec les codes du genre et s’intéresse surtout à l’aspect psychologique. En effet, Kyoichi est l’aîné, il a une vie plus posée, semble avoir plus de maturité, on s’attendrait normalement à ce qu’il soit le seme (dominant) sans la relation. Mais Kyoichi est un être faible. C’est un homme qui a beaucoup de succès auprès des femmes mais a toujours été quitté car il se contente de suivre, il ne sait pas dire non, ne prend pas d’initiatives, et rejette la responsabilité de ses actes sur les autres. Imagasé, en revanche, même si la façade craque par moments, donne l’image de quelqu’un de calme, de sûr de lui, sûr de son amour. Sans rien demander, Imagasé attend beaucoup de Kyoichi et le fait douter de lui-même. On suit donc Kyoichi qui se débat dans ses hésitations et ses incertitudes. Toute la question est : sera-t-il capable d’évoluer, de sortir de sa coquille et de prendre des initiatives? 

Censé au départ être un one-shot, Le jeu du chat et de la souris est désormais pourvu d’une suite et, même si la série est annoncée comme terminée, je ne serais pas étonnée, au vu de la façon dont le deuxième tome se termine, qu’elle soit un jour prolongée par un troisième. Je crois que j’ai encore plus aimé le deuxième tome. En effet, comme le premier, il est toujours pas mal axé sur la psychologie des personnages, qui sont assez fouillés. Et je trouve que c’est plutôt bien fait. 

J’ajouterai que le ton n’est pas sombre pour autant et qu’il y a des petites touches d’humour de ci de là. J’ai bien aimé le dessin, les personnages sont attrayants mais pas trop androgynes comme c’est parfois le cas. Les scènes érotiques sont agréables et un peu pimentées sans être franchement crues.

Le jeu du chat et de la souris
Setona Mizushiro
Editions Asuka
Collection Boy’s love
2 volumes (série terminée)
Réservé à un public averti

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