Ce billet aurait tout autant, si ce n’est plus, sa place sur l’autre blog car, en dépit de son titre, cette BD a plutôt pour thème une satire des petits villages ruraux. Jugez plutôt.
Monsieur le maire des Bombinettes, « charmante bourgade de 234 âmes » et patrie de cette célèbre boisson, le Bombinou, avait déjà fort à faire entre ses soucis ménagers, les requêtes de ses administrés et une enquête d’envergure internationale : quelqu’un a volé le « i » de l’enseigne du « Bar du coin », sûrement un coup des anglais ou des belges! Il n’avait pas besoin que l’apparition d’un « sekchop » au marché hebdomadaire du village déclenche les foudres des habitants. La responsable du scandale est Amandine qui, obligée d’arrêter ses études pour gagner sa vie, vient de reprendre l’échoppe de son père en changeant d’activité, car elle trouve plus amusant de vendre des canards vibrants que des tuyaux.
Le mot qui me vient à l’esprit pour qualifier le premier tome de cette nouvelle série de Turf, l’auteur de La nef des fous, est mignon. D’un point de vue visuel, c’est très joli. J’ai beaucoup aimé les couleurs douces et acidulées. Le fond est gentiment moqueur, l’héroïne, à la fois naïve et sans complexes, toute mignonne, et le maire, misogyne et roublard, est tout de même plutôt sympathique. Le choix de l’activité commerciale d’Amandine rend le village et ses habitants encore plus désuets et anachroniques. Pas mal de passages m’ont fait sourire. J’ai notamment aimé le passage dans lequel on voit Amandine rédiger consciencieusement des fiches de visionnage de films pornos, afin de pouvoir aiguiller judicieusement ses clients. Et les villageois m’ont remis en mémoire quelques souvenirs de vacances.
Ce premier tome soulève plusieurs questions et j’avoue être curieuse de voir comment l’auteur va développer l’intrigue. Si j’ai apprécié la lecture de cette BD, ce n’est pas pour autant un coup de foudre. L’ensemble manque en effet de profondeur et d’originalité, tant dans l’intrigue que dans la psychologie des personnages ou dans les dialogues. C’est néanmoins une lecture de détente sympathique et j’aurai plaisir à connaître la suite de l’histoire.
Magasin Sexuel
Turf
Delcourt
oh, je note !
La couverture de cette BD donne envie d’aller un peu plus loin. Merci pour cette critique. J’imagine en effet un étale de jouets dans un village, même au sein d’une ville, ça doit être assez caustique… L’idée est intéressante en tout cas.
Je découvre ton site en lisant tes commentaires. C’est une BD qui devrait te parler. Ce n’est pas la BD de l’année mais elle est jolie et amusante. Je te la recommande!
Pas un grand coup de coeur mais un agréable moment de lecture. Mon avis est ici : http://litterature-a-blog.blogspot.com/2011/08/magasin-sexuel-t1.html
A peu près comme moi, on dirait. Je vais aller voir ça.
[…] aujourd’hui, parce que j’avais rédigé l’année dernière un billet sur le premier tome de Magasin sexuel, et qu’il me semble logique d’achever ce que j’ai commencé. […]