« La première nuit, il ne faut pas se toucher…»
« C’est l’histoire vraie d’un homme et d’une femme qui longtemps se parlèrent, si longtemps se parlèrent qu’ils en devinrent dingues d’amour.»
Aline Reyes est un auteur important pour moi, puisque c’est en lisant Derrière la porte, sorte d’ « Aventure dont vous êtes le héros » version érotique, dans laquelle elle fait explorer au lecteur toutes sortes de fantasmes, que j’ai pris conscience de ce qui m’attirait et ce qui ne m’attirait pas. Tiraillée entre l’envie de découvrir ses autres romans et la peur d’être déçue, j’ai attendu près de 20 ans avant de me décider à lire une autre de ses œuvres. Et c’est donc pour Sept nuits que j’ai finalement opté.
Une homme et une femme, la narratrice, se sont croisés une fois, ont conversé par voie électronique pendant de nombreux mois au cours desquels leur relation a basculé, et ont enfin convenu de se rencontrer, mais de façon un peu particulière. Ils ont en effet décidé de passer ensemble 7 nuits dans un hôtel, mais ils ne consommeront que la dernière nuit. Nuit après nuit, ils vont pousser les choses de plus en plus loin, tandis que la tension devient de plus en plus insoutenable.
C’est l’homme qui a conçu ce projet. Au début j’ai un peu tiqué car les justifications de l’homme sont très légères : « il était important de se plier à une certaine discipline, pour stimuler notre imagination. » et la narratrice ne proteste que très peu. Et puis je me suis dit que la justification de cette règle était simplement de permettre l’existence du roman, et sa progression de chapitre en chapitre, et j’ai réussi à arrêter de me poser des questions.
Néanmoins, dans une certaine mesure j’ai été déçue par Sept nuits. Alors que j’ai lu et relu je ne sais combien de fois certains passages de Derrière la porte, ce court récit m’a laissé plutôt froide. Et je n’ai pas aimé la fin, qui m’a semblé trop facile et décevante, et incohérente avec le reste du récit.
Toutefois, d’un point de vue littéraire j’ai été séduite par l’écriture d’Alina Reyes, tour à tour crue ou délicate, presque poétique, mais toujours juste. J’ai aimé sa façon de jouer avec les mots, de filer des métaphores. Et c’est une histoire que je trouve, d’une façon certes atypique, très romantique. Il s’en dégage énormément de tendresse. Ce qui fait que je l’’imagine bien être lue à deux, pour partager un moment de complicité.
Alina Reyes
Sept nuits
Robert Laffont
Je note plutôt Derrière la porte, alors…
Personnellement je l’ai préféré, en tout cas.